Louis Clais, catalogue du 62e Salon de Montrouge, 2017
« Quelle partie de votre corps remplaceriez-vous par un appareil photo ? », « Comment écraser des escargots, sans que personne ne le sache ? », ou « Qui est moins beau que vous ? » sont quelques-unes des problématiques essentielles au sujet desquelles vous voilà invité.e.s à débattre. Prenant en compte l’actuel contexte de présentation, un « Salon », Louis Clais a fait réaliser une table et quatre chaises, qu’il a ensuite recouvertes d’« un motif performatif » figurant plusieurs dizaines d’interrogations de cet ordre. L’ensemble constitue un générateur conversationnel au service d’un exercice d’imagination collective. À l’instar des précédentes œuvres de l’artiste – que celles-ci aient d’ailleurs été, ou non, réalisées, dans l’esprit du Principe d’équivalence de Robert Filliou – l’objet exposé ne constitue pas une finalité ; il sert de tremplin à une action, dont il offre les premières lignes d’un scénario. De la parole comme lieu possible de création à la conception d’objets à valeur d’usage – ou d’environnements, en collaboration avec des artisans ou des designers – destinés à répondre à un besoin quotidien que vous n’aviez peut-être pas identifié (tels un cendrier en mousse à raser, un porte-grappe de raisins ou un cadeau pré-choisi et empaqueté), Louis Clais vagabonde poétiquement, jamais loin du non-sens d’un Allais, de l’absurdité d’un Jarry, comme de l’humour Dada et Fluxus. Ses productions, qui empruntent volontairement à l’esthétique du DIY et qui sont, pour certaines, librement accessibles en téléchargement via différents sites Internet, traduisent de fait un leitmotiv puissant, selon lequel il y a toujours d’autres manières de faire de l’art à inventer.
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