Mathieu Mercier, Nueva y cuarto

Communiqué de presse, Ignacio Liprandi, Buenos Aires, février 2013



À l’occasion de sa première exposition personnelle à la galerie Ignacio Liprandi, l’artiste français Mathieu Mercier (1970) présente un ensemble d’œuvres récentes et inédites en Argentine.

Dans la série des Scans, l’organique côtoie le mécanique dans une confrontation brutale, différents éléments – poussières, terre, fleurs – étant mis à plat à même la vitre d’un scanner des plus performants. L’appareil de reproduction utilisé a pris au piège son propre fond, lequel forme à la fois le contexte de l’oeuvre et le révélateur de son processus de réalisation. Formats, perspectives, lumière : les réflexes traditionnels de l’analyse picturale ne sont pas loin, d’autant que les objets reproduits, sciemment choisis pour leurs liens avec de grands motifs de l’histoire de l’art, renvoient pêle-mêle aux genres de la nature morte et de la vanité, à la figuration et à l’abstraction.

À cette logique de confrontation répond le système de mise en relations sous-tendant les Sublimations, du nom de la technique employée par Mathieu Mercier pour incruster à chaud des représentations d’outils d’appréhension de l’espace ou de la gamme chromatique sur des socles blancs en corian, un matériau composite lisse et résistant. À chaque signe sublimé est adjoint avec une certaine espièglerie un objet de la vie courante – bougie, éponge, loupe – choisi dans sa forme la plus standard. Les équations ainsi posées se jouent des frontières entre disciplines scientifiques et esthétiques, entre réalité et abstraction, formant autant de « rébus visuels » dont on admire tout à la fois le fonctionnement autonome et la cohérence d’ensemble.

Ces œuvres apparaissent particulièrement révélatrices de la manière dont Mathieu Mercier travaille par associations d’idées et recoupements visuels, tout comme de son profond attrait pour la capacité de synthèse finale de l’œuvre d’art. La présence signifiante de différents outils de mesures liés à la perception, les troubles optiques provoqués par les photographies Sans titre (Verres 1 à 5) et le subtil jeu d’équilibre à l’apparence précaire de la pièce Sans titre 2001-2012, concourent à placer l’exposition dans son ensemble sous le signe d’une illusion maîtrisée, d’une réflexion sur le sens qui peut surgir du décalage entre image mentale et perception du réel.

Mathieu Mercier


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